Petit guide pour découvrir Marie-Galante, une pépite des Antilles françaises

Ce n’est pas qu’une chanson de Voulzy : Marie-Galante est aussi l’un des joyaux méconnus des Petites Antilles. À 25 km au sud-est de la Guadeloupe, l’île a su préserver ses plages idylliques, ses traditions rurales et son sens de l’accueil. On profite de l’hiver pour s’y échapper quelques jours !

La plage familiale de Grand-Bourg, chef-lieu de l’île de Marie-Galante en Guadeloupe. Marie Dufay / Le Figaro

C’est une terre où l’on peut dans la même journée se prélasser sur une plage de carte postale, assister à une course de chars à bœufs, déguster un délicieux colombo de cabri dans le hangar d’un agriculteur, avant de partir observer les tortues marines pondre sous les étoiles. Ce plateau calcaire de 158 km2 tout rond, à seulement 45 minutes de bateau de Pointe-à-Pitre ou Saint-François, est l’un des secrets les mieux gardés de l’archipel guadeloupéen : entre son éblouissant littoral quasi désert, ses anciens moulins à vent, ses antiques distilleries, et surtout la gentillesse sereine de ses habitants, on se croirait revenu un demi-siècle en arrière. Pour profiter pleinement de cette atmosphère authentique, intemporelle, prévoyez au moins trois jours sur place pour visiter le meilleur de l’île en suivant notre itinéraire. C’est au port de Grand-Bourg, la capitale administrative de Marie-Galante, que vous débarquerez et pourrez louer votre véhicule.

Jour 1 : Grand-Bourg, charmante porte d’entrée de l’île

L’Habitation Murat, fut en 1839, avec ses 307 esclaves, la plus grosse plantation de canne à sucre de la Guadeloupe. Marie Dufay / Le Figaro

Quelques anciennes cases créoles, une église touchante, des terrasses de restaurants fleurant bon le court-bouillon de vivaneau – délicieux poisson tropical – et des arrières cours où retentissent les rires des hommes qui jouent aux dominos… Le décor est planté. La première étape incontournable est l‘Habitation Murat (tél. : 05 90 97 48 68, gratuit, ouvert tous les jours), à 2 km de la ville : cette maison de maître du début du XIXe siècle en pierre de taille, abritant un intéressant écomusée, ressemble à s’y méprendre à un château bordelais… cerné de champs de canne. Trois cents esclaves travaillaient autrefois dans cette énorme plantation sucrière, dont ne subsistent que les ruines.

Pêcheurs à Grand-Bourg. Marie Dufay / Le Figaro

Tout près, l’excellent centre de plongée Ti’Bulles (tibulles-plongee.com, tél. : 06 90 67 70 60) vous emmène nager avec les raies : une activité à ne pas coupler avec la visite des deux célèbres distilleries Bielle et Poisson (rhumbielle.com et rhumduperelabat.com) où vous pourrez déguster parmi les meilleurs rhums des Antilles! Si celui du Père Labat (du nom du prêtre missionnaire qui mis au point l’ancêtre du rhum, boisson alors destinée à combattre la fièvre) est le plus connu, d’autres spécialités sauront vous séduire, comme la liqueur au bois bandé ou le punch au gingembre.

Jour 2 : Saint-Louis, un port de pêche et des plages

La magnifique plage Moustique de Saint-Louis. Marie Dufay / Le Figaro

Le tourisme de masse n’a clairement pas encore posé ses valises dans ce havre de paix, où l’on prend le temps de saluer le visiteur, de lui indiquer son chemin ou le meilleur endroit pour déguster un sorbet coco fait maison. C’est aussi dans les environs que l’on trouve les plus belles plages de Marie-Galante. Les Trois Ilets et Folle Anse sont protégées de la houle mais peu ombragées ; sur celle de Saint-Louis, vous pourrez vous attabler au « Plaisirs des Marins » pour déguster une langouste grillée les pieds dans le sable. La somptueuse plage Moustique (prolongée par l’anse de Mays), longue étendue de sable blanc protégée de la route par des raisiniers, cocotiers et mancenilliers, est un rêve en technicolor : la baignade y est très agréable, tout comme à l’anse Canot, recommandée pour observer les poissons en snorkeling.

Le bœuf est bien plus qu’un outil agricole. Cet animal est un véritable sportif dont l’heure de gloire sonne lors de concours de «bœufs tirants». Marie Dufay / Le Figaro

La route vous mène ensuite au travers de la campagne jusqu’à la Gueule Grand Gouffre et Caye-Plate où les oiseaux virevoltent entre arches rocheuses et falaises vertigineuses, au-dessus de la mer. Là vous croiserez sûrement d’énormes bœufs, qui tirent depuis toujours les charrettes servant au transport de la canne à sucre ; on peut même assister toute l’année à des courses de bœufs tirants, à l’atmosphère inimitable (renseignements ici : ot-mariegalante.com)

Jour 3 : Capesterre, un exotique bout du monde

La plage de la Feuillère sur l’île de Marie-Galante en Guadeloupe est l’une des plus belles plages des Antilles. Marie Dufay / Le Figaro

Les alizés soufflent fort au sud-est de Marie-Galante, mais les plages y sont paradisiaques, offrant un sable immaculé, des cocotiers à foison et une eau turquoise à se damner. La magnifique plage de la Feuillère, avec sa barrière de corail et son dense couvert végétal, est la préférée des touristes, qui peuvent y pratiquer le kitesurf. Plus petite, la plage de Petite Anse vaut le détour, ainsi que la superbe anse Feuillard, une crique sauvage qu’on rejoint en 20mn de marche, avant de se prélasser dans un lagon poissonneux bordé de quelques palétuviers. Il faut flâner au paisible quartier des Galets, posé devant une eau cristalline ; poussez la balade devant le petit port, puis admirez l’architecture toute créole de sa mairie, ses vieilles cases et son église.

Capesterre est située au sud-est de Marie-Galante. La majeure partie de la commune est constituée d’un plateau vallonné. Marie Dufay / Le Figaro

Enfoncez-vous ensuite dans les terres pour admirer le moulin de Bézard, construit en 1814 et vestige de l’époque où plus de cent moulins à vent broyaient la canne à sucre, avant de goûter le fabuleux punch au chocolat de la distillerie du Domaine de Bellevue (habitation-bellevue.com) dont le cadre, magique, domine la campagne.


Carnet pratique

Le climat est favorable toute l’année à Marie-Galante. Marie Dufay / Le Figaro

Quand y aller ?

Le climat est favorable toute l’année à Marie-Galante et la température de la mer est propice à la baignade à chaque saison.

En moyenne, les mois les plus chauds et secs sont de janvier à mai et d’octobre à décembre. Les mois les plus pluvieux sont juillet, août et septembre.

Où dormir ?

Il n’y a pas à véritablement parler d’hôtel de charme sur Marie-Galante ; les visiteurs trouveront en revanche de sympathiques hébergements à louer pour la durée de leur séjour. À Capesterre, l’agence Kaza (kazamariegalante.com, tél. : 06 90 62 03 38) propose une belle sélection de bungalows, de maisons créoles et de villas avec piscine, à la campagne ou en bord de mer (2 ou 3 nuits minimum, à partir de 90 €/nuit).

Où manger ?

Sur la plage de Saint-Louis, vous pourrez vous attabler au « Plaisirs des Marins » pour déguster une langouste grillée les pieds dans le sable. Marie Dufay / Le Figar

O’Vivier est une autre adresse incontournable de l’île : ceviche, tataki de thon, dorade grillée ou langouste flambée, dans un cadre enchanteur (tél. : 05 90 97 20 75, route de Beaufils à Grand-Bourg).

La Baleine Rouge est le repaire des plaisanciers, qui apprécient la terrasse au-dessus de l’eau. Le poisson en burger, ou grillé avec un gratin de patates douces, fait partie des classiques maison (tél. : 05 90 48 57 87, 21 rue Hégésippe-Legitimus à Saint-Louis).

Où boire un verre ?

Espace et résidence artistique, groupe de musique en live, exposition de peinture, culture, artisanat et photos… chez Henri est bien plus qu’un bar-restaurant. Marie Dufay / Le Figaro

Chez Henri, bien sûr ! C’est dans la belle case de sa grand-mère, située sur la plage, que ce personnage haut en couleur a monté il y a 40 ans son bar-restaurant, où l’on se régale d’un rhum glacé tout en profitant d’excellents concerts de jazz, soul, funk, blues et reggae. Une institution. (chezhenri.net, tél. : 05 90 97 04 57, 8 av. des Caraïbes à Saint-Louis)

Que rapporter en souvenir ?

Sur l’île de Marie-Galante, Christophe, artisan d’art de la boutique Le Ptikwi, invente et réinvente ses objets en travaillant les calebasses. Marie Dufay / Le Figaro

À l’entrée du domaine de Bellevue, la boutique Le Ptikwi (tél. : 06 90 16 18 68, leptikwi) vend des appliques, lampes ou boites réalisées en calebasses gravées à la main de motifs poétiques, mais aussi de belles pièces d’artisanat local.

À La Maison de l’Indigo, on trouve de superbes batiks, écharpes de soie, sacs, créés à base de teinture végétale naturelle et locale : l’indigo bien sûr, mais aussi le curcuma, le roucou, les feuilles, les graines… Possibilité de stages. (mariegalante360.com, tél. : 05 90 84 56 49 / 06 90 74 98 76, Section Murat à Grand-Bourg).

Chez Farimag (tél. : 05 90 97 40 53, section Jacquelot à Capesterre), on peut acheter de la farine de manioc (sans gluten), de coco et de kilibibi (maïs grillé), et tous leurs produits dérivés (bonbons, gâteaux…) qui sont la spécialité de Marie-Galante.

Comment s’y rendre ?

De Paris jusqu’à Pointe-à-Pitre, comptez environ 9 heures de vol (à partir de 400 € aller-retour). Marie-Galante est à 45 minutes de bateau environ au départ de l’embarcadère de Bergevin à Pointe-à-Pitre (express-des-iles.fr, tél. : 05 90 91 95 20 / 05 90 91 69 68, billet A/R à partir de 20 €), Saint-François et les Saintes (comatrile.com, tél. : 05 90 22 26 31 / 06 90 50 05 10). Les horaires et les tarifs des navettes étant sujets à modifications, renseignez-vous avant votre départ sur le site de l’office du tourisme : ot-mariegalante.comLa rédaction vous conseille

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